SHANE | AKHAL TEKE | E

Des jours, des semaines, des mois, des années.
Je t'ai attendu tout ce temps, et enfin tu es là.

jeudi 3 janvier 2013.
14 h 47

J'avais enfin eu mon domaine, qui englobait non seulement une écurie mais aussi tout un arsenal de lieux en tout genres où on pouvait s'entrainer ou s'amuser. Et comme toute gérante, j'avais trouvé la perle rare, mon propre cheval. Enfin ma perle, car mes gout n'étaient pas très ressemblants à ceux des autres cavaliers - du moins c'est ce que je pensais.

Bref, j'arrivais sur ma propriété. L'endroit etait spacieux, avec une grande cour délimitée par des boxes où seulement un cheval montrait sa tete. C'etait le tout premier et seul cheval ici - pour le moment - alors je décidais d'aller le voir. Il se nommait Shane, un bien curieux nom pour un cheval aussi beau. Je le regardais, examinais sa robe pommelée. Elle etait bien curieuse, elle aussi: d'un bai éclatant aux endroits plus clairs, et surtout ces pommelures qui parsemaient cette robe déjà bien étrange. Je m'approchais de son box, il me regardait arriver vers lui d'un air coquin, puis hennit quand il comprit que je venais le voir, lui. Je posais ma main sur son chanfrein brun à la liste se terminant en ladre, puis plongeait mes yeux chocolat dans les siens, sombres et brillants.

- Alors c'est toi, Shane. lui dis-je en deviant ma main sur sa joue.

L'étalon ronfla nerveusement, je souris. On ne m'avait pas mentit, il à son petit caractère, le monsieur. J'aimais beaucoup les chevaux qui avaient un caractère bien trempé. C'etait bien plus amusant qu'un cheval qui fait ce qu'on lui demande et qui ne met pas de piment! Ce n'est que mon opinion, en tout cas. J'adressais une oeillade complice à Shane, puis levait mon index comme pour lui dire que je revenais. Je partis vers une porte où le mot "Sellerie" etait inscrit, puis je ressortis avec les harnachements que j'avais acheté pour l'arrivée de l'étalon ainsi que mon matériel de pansage. J'ouvrais la porte du box et me faufillais à l'intérieur. Je laissais les cuirs et le tapis devant la porte, à l'extérieur, pour que Shane ne les abime pas. Je me retournais vers l'étalon, qui me regardait d'un air curieux et ettoné.

- Hé, je vais pas te bouffer. dis-je d'un ton ironique.

J'ouvrais ma boite pansage et sortais mon étrille. Je me retournais et posais cette dernière contre le flanc du bai. Je retins un cri de surprise à la vue des cotes saillantes de mon cheval. C'est vrai, c'est un Akhal Téké; c'est normal. Je me calmais en soufflant et en posant ma main sur ma pointrine, puis lancais un regard confiant au cheval. Il regardait chacun de mes mouvements, mais il s'etait arreté et cligna des yeux quand je m'interressais à lui. Je pouffais et commencais le pansage par des mouvements circulaires et appuyés. Je prenais un bouchon avec lequel je retirais la poussière et demelais les crins. Je posais la brosse en essuyant la sueur qui perlait à mon front. Je regardais Shane, qui faisait le tour de sa mangoire du bout de son nez, à la rechercher de quelques grains pour grignoter, surement.

- C'est pas de tout repos de te panser, tu sais? lui dis-je en souriant.

Le bai tourna l'encolure, me regardant d'un air rancunier. J'avais du le déranger en pleine chasse, ce qui n'avait pas l'air de lui avoir plu. J'affichais une moue désolée, puis me saisis du cure-pied. Je longeais de mes doigts son antérieur musclé dans l'espoir qu'il le lève, mais rien. Je levais un sourcil, tirant sur ses fanons. Rien non plus.

- Donne. dis-je fermement en tirant de nouveau.

Toujours rien. Je me relevais et me retournais, puis regardais fixement l'étalon. Il tourna la tete, me regardant l'air de rien. Je froncais les sourcils et croisais mes bras, l'autre etait en trait de souffler à la "tu me gonfles". Je retournais à la charge, et à force de tirer, je réussis à soulever le sabot que Shane s'obstinait à garder au sol. Je le curais, puis forca sur chaque sabot de la meme manière et réussis à curer chacun d'entre eux. Je soufflais. Enfin, j'ai réussi! Je rangeais le cure-pied et mettait la boite de pansage dehors, prenant à la place le tapis de selle bleu ciel que je lui avait dégoté. Je lui posais sur le dos ainsi que sa selle de cuir noir. Tandis que je bouclais la sangle, Shane poussait mon épaule.

- Tu vas pas m'empecher de te seller, si? lui demandais-je sur un ton ironique.

Et bien si. Monsieur ne cessa de me pousser, mais je réussis tant bien que mal à le sangler et à lui faire prendre le mors. Je bouclais la sous-gorge et la muserolle, puis j'ouvris la porte du box. Je fais sortir Shane et referme derrière moi.